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Relever le défi de la croissance

Julia Roberts, directrice générale à la tête de l’entreprise de réhabilitation fraîchement renommée qu’est Englobe UK, nous parle de l’expansion de la société sur le marché de l’ingénierie des sols et de la pénurie continue de compétences.

Englobe, une entreprise canadienne spécialisée en ingénierie et en services environnementaux, n’est pas nouvelle au Royaume-Uni. Ses filiales au Royaume-Uni y exercent leurs activités sous les noms de Celtic et de Biogénie depuis les années 1990. 

 

Celtic est une entreprise spécialisée en réhabilitation, tandis que Biogénie exploite des installations de traitement des sols. En début d’année, les deux filiales ont été pleinement intégrées à leur société mère et relancées sous le nom d’Englobe UK. 

 

« Englobe exerce ses activités au Royaume-Uni depuis 30 ans et a traversé avec succès plusieurs récessions. Nous sommes les spécialistes de l’assainissement des terres et des eaux souterraines contaminées, en particulier pour les sites d’usines à gaz », a déclaré Julia Roberts, directrice générale d’Englobe UK. 

 

De son côté, Celtic a été acquise par Englobe en 2008. Mme Roberts y est passée du poste de directrice financière au poste de directrice générale en 2016, et a maintenant la responsabilité de l’entité consolidée et rebaptisée du Royaume-Uni. 

 

« Nous avons une coentreprise avec Biffa Waste, et des installations de traitement des sols sur cinq de leurs sites d’enfouissement, où nos clients peuvent se débarrasser de leurs sols contaminés pour qu’ils soient traités et réutilisés dans le cadre de projets de restauration, évitant ainsi qu’ils se retrouvent dans des sites d’enfouissement », a ajouté Mme Roberts. 

 

« Nous travaillons pour une clientèle variée allant de National Grid, avec qui nous travaillons maintenant depuis plus de 25 ans, au secteur pétrolier en passant par le secteur chimique ou encore divers promoteurs. » 

 

En plus de travailler sur les sites d’anciennes usines à gaz de National Grid, Englobe a participé au réaménagement de la centrale électrique de Battersea, où elle y a effectué des travaux d’assèchement. 

 

Englobe travaille actuellement sur le projet de ligne à grande vitesse High Speed 2 et sur le projet Newcastle Gateshead Quays. 

 

Outre ce changement de nom, Englobe entend renforcer sa position au Royaume-Uni en y offrant sa gamme complète de services couvrant un plus large éventail de solutions environnementales et d’ingénierie. 

 

 

Avantages de la consolidation 

L’intégration des filiales britanniques n’entraînera aucun changement de gestion, et les projets en cours continueront d’être dirigés par les mêmes équipes. 

 

Englobe a néanmoins pensé qu’il « serait plus facile et plus simple pour tout le monde si nous exercions toutes nos activités sous un seul et même nom », a expliqué Mme Roberts. 

 

« Nous avions jusqu’ici deux entités juridiques au Royaume-Uni : Biogénie et Celtic, que nous avons regroupées. Cela semblait logique, parce que nous les exploitions déjà comme une seule entreprise, avec la même équipe de gestion. Nous avons donc profité de l’occasion pour simplifier les choses et tirer parti de la grande marque que représente Englobe. » 

 

Le regroupement étant à présent terminé, Mme Roberts pense qu’elle aura désormais plus de temps pour se pencher sur des initiatives stratégiques. Elle aimerait aussi « aller un peu plus loin » en travaillant sur les plans de croissance de l’entreprise. 

 

Pour elle, le but est maintenant de « vraiment percer sur le marché britannique » en convoitant de plus gros projets et en offrant davantage de services d’ingénierie des sols. 

 

« Au Canada et en France, Englobe offre d’autres services que ceux de décontamination des sols et de réhabilitation, notamment des services professionnels et d’ingénierie, mais aussi de traitement de la biomasse. » 

 

C’est une bonne occasion pour nous de commencer à offrir à nos clients du Royaume-Uni des services qui sont déjà proposés ailleurs dans le monde sous la marque Englobe.

Julia Roberts, Directrice générale, Englobe UK

Défis sectoriels 

À sa sortie de l’université, avec un diplôme de zoologie en poche, Mme Roberts a commencé à travailler pour un des concurrents d’Englobe, l’entreprise de traitement des sols contaminés QDS Environmental, où elle étudiait en même temps pour obtenir le titre de comptable agréée. 

 

« De là, j’ai fait le saut dans le secteur des TI avant de passer neuf ans dans le commerce de détail, où j’ai accompagné une entreprise de huit employés jusqu’à son inscription en bourse à l’AIM, le marché secondaire du London Stock Exchange. J’ai donc de l’expérience dans les entreprises à croissance rapide. Je suis ensuite arrivée chez Celtic, qui s’appelait encore comme ça à l’époque, en tant que directrice des finances », a raconté Mme Roberts. 

 

Son cheminement de carrière l’a ramenée dans le secteur de l’environnement et de l’ingénierie. 

 

« Pour Englobe, en ce moment, l’objectif est de prendre de l’expansion. Mais comme ce que nous offrons, ce sont des services, nous avons besoin de personnel. Or, le grand défi actuel, comme on peut le lire régulièrement dans la presse, c’est la pénurie de compétences. » 

 

« Nous devons embaucher des gens à la source et faire en sorte que ce flux ne s’arrête pas si nous voulons être en mesure de gérer cette croissance et de continuer à offrir un service de qualité. Et je pense qu’attirer dans l’industrie des femmes et des personnes issues d’autres minorités sous-représentées est un des moyens qui nous permettront de combler cet écart. » 

 

Même après son passage dans d’autres secteurs, elle est encore souvent la seule femme présente dans les réunions d’affaires. Même si au cours des dix dernières années, elle a vu évoluer le domaine du génie, traditionnellement dominé par les hommes, elle pense qu’il reste beaucoup de chemin à parcourir. 

 

« Au quotidien, l’environnement de travail est très respectueux, mais il n’y a tout simplement pas autant de femmes que d’hommes qui percent dans le secteur. Je crois que l’industrie doit revoir la façon dont elle gère les départs et les retours de congé de maternité. » 

 

Lorsque certaines employées sont parties pour avoir leur enfant, j’ai tout fait pour les encourager à revenir dans l’entreprise en leur offrant les adaptations nécessaires. » 

 

Mme Roberts est d’avis que, pour lutter contre la pénurie de compétences, les sociétés d’ingénierie se doivent d’agir afin de trouver comment colmater le « tuyau percé » qui nuit à l’emploi dans le secteur. 

 

« Dans le cas des femmes, je pense que lorsqu’elles atteignent un certain niveau dans leur carrière et qu’elles partent en congé de maternité, leur retour au travail est rarement bien organisé. » 

Il me semble qu’il est vraiment important pour les entreprises d’être beaucoup plus axées sur la famille et de revoir leurs rôles avec plus de souplesse pour que les gens puissent à la fois avoir une vie familiale ET professionnelle.

Julia Roberts, Directrice générale, Englobe UK

« J’ai de jeunes enfants, et ce n’est pas un secret. J’essaie de prouver qu’il est possible de concilier les deux. » 

 

Une façon d’y parvenir est d’offrir de bonnes politiques entourant les congés de maternité et de paternité ainsi que des conditions claires de retour au travail, y compris des solutions comme le partage d’emploi. 

 

« De plus, lorsqu’on va sur les chantiers, on voit parfois qu’ils ne sont pas particulièrement bien aménagés pour les femmes en termes d’installations, d’EPI, etc. (même si je ne pense pas que ce soit délibéré) », a ajouté Mme Roberts. 

 

« Il doit y avoir des modèles qu’on peut suivre pour arriver à attirer plus de gens. Mais je crois aussi qu’il faut rendre le tout plus facile pour les familles et offrir beaucoup plus de souplesse aux employés qui reviennent au travail. » 

 

Elle souligne l’importance d’offrir aux femmes des postes qui comptent pour elles après leur congé de maternité et de leur montrer qu’elles peuvent encore accéder à des postes supérieurs. 

 

Plusieurs personnes m’ont dit que le fait de voir une femme se présenter au poste de directrice générale d’une entreprise de réhabilitation alors que cela n’avait jamais été fait avant leur avait fait réaliser que c’était tout à fait possible.

Julia Roberts, Directrice générale, Englobe UK

Mme Roberts espère aussi qu’avec l’avancée du numérique, le secteur apprendra à travailler plus efficacement et à peut-être en faire plus avec moins de personnel. 

 

« Cela va aussi dans le sens des priorités environnementales et pousse à faire les choses de manière plus écologique et durable », conclut-elle. 

 

Malgré les défis, Mme Roberts pense que le secteur du génie se trouve globalement dans une période prometteuse alors qu’Englobe ne manque pas de travail et entend bien poursuivre sa croissance.

Cet article a originalement été publié en anglais dans la revue Ground Engineering : https://www.geplus.co.uk/features/julia-roberts-addressing-the-growth-challenge-29-06-2022/  

 

Englobe est l'une des principales entreprises canadiennes spécialisées en ingénierie, en sciences de l'environnement et en traitement des sols et de la biomasse.